Gestion de projets (suite)

La vraie démarche participative c’est associer réellement les citoyens au sein de projets conduits avec méthode. Ces projets viennent soit des engagements électoraux (si on élit une équipe c’est pour qu’elle fasse ce qu’elle a annoncé), soit des rencontres annuelles (« budgets participatifs élargis »).

C’est un processus d’allers-retours selon le format :

– lancement du projet avec indication des objectifs poursuivis (projet de note de cadrage)

– débats, discussions, remarques, questions sur ces objectifs et les meilleurs moyens d’y parvenir, afin d’aboutir à une note de cadrage définitive qui restera invariante dans tout le projet (sauf révision complète du projet, auquel cas on commence par refaire la note de cadrage)

– concertation ensemble, par petits groupes ou via des échanges individuels, pour rédiger un projet de cahier des charges qui détaille la note de cadrage

– discussion ensemble, amendements éventuels, puis validation pour aboutir à un cahier des charges définitif,

– mise en œuvre du projet par un comité de suivi, encadré par un comité de pilotage trimestriel pour d’éventuelles adaptations « à la marge », en restant dans l’esprit du projet initial.

Nota : puisqu’on a bien débattu en amont et finalement approuvé en concertation, seules des circonstances exceptionnelles peuvent légitimer une réorientation du projet et, dans ce cas, la procédure de révision doit rester méthodique et transparente (les modifications se faisant trop souvent dans l’urgence et la pagaille complète).

Ainsi à tout moment, les acteurs (élus, fonctionnaires, citoyens) savent de quoi on parle et pourquoi, ce qui enrichit le débat, tout en garantissant que celui-ci ne se perd pas dans les sables de l’indécision et du doute.

Ce mode structuré et progressif est la condition d’une large et réelle participation, car les systèmes instructurés où on ne sait ni où en est, ni pourquoi, et encore moins comment cela va s’orienter, ne favorisent que ceux qui sont habiles à manœuvrer et découragent tous les autres, parce qu’ils ne maîtrisent pas les codes ou simplement parce qu’ils estiment perdre leur temps.

Une large et réelle participation est la condition nécessaire et souvent suffisante, pour aboutir à un bon projet, tout en en minimisant le coût.

Mais là encore, il ne suffit pas de dire : il faut savoir et vouloir. Et c’est ce qui a manqué dans le passé.