Securité et Tranquillité Publique (suite)

C’est en matière de sécurité que la dernière mandature donna lieu aux errements les plus notables, notamment avec le dossier video-surveillance qui fut riche en revirements.

L’équipe de début de mandat engagea, dans une grande opacité, le chantier de la « video-surveillance ». Le terme était d’ailleurs impropre car il n’était pas prévu qu’un opérateur surveille en temps réel, comme c’est le but de la video-surveillance.

La solution fut présentée toute finalisée aux élus, sans qu’il n’y eut d’étude préalable pour en fixer le cadre, les modalités et les objectifs recherchés.

Au sein même de l’ancienne majorité municipale, il y eut de fortes réticences jusqu’au changement de maire.

Le changement de maire aurait pu être l’occasion de recadrer le projet dans ses objectifs et modalités pratiques, mais la nouvelle maire préféra le reprendre tel quel sans y rien changer, ce qui en dit long sur le degré de conviction de ceux qui s’opposaient et dont elle faisait partie.

La pensée était tellement flottante que, à l’occasion d’un conseil de quartier (celui du Nord), la nouvelle maire promit même d’installer de nouvelles caméras.

Par la suite, elle sembla infirmer sa position en faveur de nouvelles caméras, mais sans dire clairement que ce n’est pas son idée. Si bien que, à ce jour, il faut être bien malin pour connaître sa position et ce qu’elle entend faire.

Tout ceci illustre un point fondamental : sans ligne directrice forte, l’action est erratique et navigue au gré des rencontres et des inspirations successives. Ce fut tout-à-fait le cas dans ce domaine.

Lors du prochain mandat, une des tâches prioritaire sera de reprendre la réflexion au début, en créant une commission extra-municipale dédiée aux questions de sécurité et de liberté, l’observatoire citoyen de la tranquillité publique, avec deux principes fondamentaux :

– la sécurité est la condition première d’une liberté réelle

– la sécurité doit être fortement encadrée afin de ne pas menacer les libertés individuelles

S’agissant de la video-surveillance elle-même, nous y sommes favorables et ce, sans ambiguïté. Pourtant il nous apparaît que le système mis en place est insuffisamment protecteur des libertés individuelles : il faudra rediscuter le protocole, pour que figurent des mentions claires et sévères en cas de divulgation d’informations hors du strict cadre légal.

A l’occasion de cette réflexion complète, on étudiera également quelle seraient les éventuelles possibilités d’extension à une vraie video-surveillance, c’est-à-dire avec intervention des secours ou de la police, quand un accident ou un incident est repéré.

Tout ceci est loin d’être gagné d’avance surtout si on ne veut pas faire exploser les coûts… et donc les impôts : cela nécessitera une réflexion patiente, objective et contradictoire qui dépassera le simple cadre de la video-surveillance, pour étudier de façon plus globale les questions de tranquillité publique, en incluant l’information, la sensibilisation, la mobilisation citoyenne, la formation…